Louis d’Orléans (1372-1407) frère cadet du roi Charles VI, qui l’apprécie beaucoup et le lui prouve en le comblant de cadeaux, entre au conseil de régence en 1392. Ce conseil de régence, instauré à cause de la folie du roi, est dominé par leur oncle Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
Louis d’Orléans se pose dès lors en rival de Jean sans Peur. Rival politique, mais aussi amoureux : car Louis d’Orléans, qui a épousé Valentine Visconti, héritière du riche duc de Milan, est aussi l’amant d’Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI et reine de France, et de Jacqueline de Bavière, sa cousine, épouse de jean sans Peur et duchesse de Bourgogne. La haine que lui voue Jean sans Peur doit-elle plus à la jalousie qu’à la politique ? Jean sans Peur sait son ennemi impopulaire : Louis a le goût du faste et multiplie les fêtes dont Isabeau de Bavière est doublement la reine.
Le 23 novembre 1407, rue Vieille du Temple, à Paris, Louis d’Orléans est assassiné en sortant de chez la reine, qui vient d’accoucher, par des spadassins à la solde du duc de Bourgogne. Sa veuve ne lui survit qu’un an. Jean sans Peur, pro-Anglais, est, lui assassiné en 1419 à Montereau par un groupe de nobles partisans du roi de France, groupe à la tête duquel on trouve le dauphin et futur roi Charles VII.
Le bâtard Dunois
L’un des enfants naturels - et reconnus- de Louis d’Orléans est Jean, bâtard d’Orléans, comte de Dunois (1402-1468). Sa mère est l’épouse du chambellan du duc, mais il est élevé par Valentine Visconti, l’épouse légitime, avec ses demi-frères. Il s’illustrera, aux côté de Charles VII, dans la carrière militaire, arrachant aux Anglais Chartres, Dieppe, la Normandie, puis la Guyenne. Il sera l’un des négociateurs de la fin de la Guerre de Cent ans. Il sera aussi le compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Sa demi-sœur ?
Des huit enfants de Louis d’Orléans naîtrons des rois de France ; Louis XII sera son petit-fils, François 1er son arrière-petit-fils.
Isabeau de Bavière (1371-1435) a, elle aussi, huit enfants légitimes de Charles VI auquel elle a été mariée en 1385. Fille du duc de Bavière et d’une Visconti, elle joue un rôle important dans le mariage, en 1389 de Louis d’Orléans avec une autre Visconti, Valentine. Pour le peuple, elle est « l’étrangère », celle qui donne des fêtes alors que la guerre civile fait rage, celle qui a fait venir auprès d’elle son frère, lequel se permet d’intervenir dans les affaires françaises, déjà compliquées par les querelles de princes.
On lui fait porter la responsabilité du Traité de Troyes, qui donnait la couronne de France au roi d’Angleterre et devait permettre à son petit-fils Henri VI de Lancastre, fils de sa fille Catherine, de monter sur les deux trônes. Mais elle était davantage femme faible et manipulée que fine politique, et resta le jouet de diverses factions qui se disputaient le pouvoir. Après avoir été du parti d’Orléans, elle passa dans le clan des Bourguignon.
Par raison d’Etat, elle laissa dire que son fils le dauphin Charles VII (qui avait été banni du royaume après le traité de Troyes) n’était pas le fils du roi Charles VI. C’était renoncer à son honneur de reine et accréditer toutes les rumeurs d’infidélité qui l’entachaient ; mais c’était aussi écarter du trône de France son principal prétendant et favoriser ainsi le parti anglo-bourguignon, qui s’empressa d’exploiter cet « aveu » après le lui avoir dicté.
Après la mort de Charles VI, en 1422, celle par qui les scandales arrivaient, vécut à Paris, ville anglaise, dans l’isolement et la modestie.
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