En approfondissant la situation du village de Domrémy au début du XVe siècle, on constate que le duché de Bar, dont dépend le village, était régi par Yolande d’Aragon, veuve de Louis d’Anjou, roi de Naples et des deux Siciles, et mère de Marie d’Anjou, épouse du roi Charles VII, sur lequel son influence fut considérable.
Yolande d’Aragon, surnommé Reine des quatre royaumes, était une maîtresse femme, au génie politique incontestable, qui utilisa toute sa science pour consolider le trône de son beau-fils Charles. Nulle doute qu’elle utilisa pour ce faire la fille adultérine (Jeanne) d’Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans et ce d’autant plus volontiers qu’Isabeau avait voulu écarter son propre fils Charles du trône de France en signant le traité de Troyes (1420) lorsqu’elle abandonna la cause du duc d’Orléans au profit du duc de Bourgogne. Trahison qui allait entraîner de nombreuses batailles et la vocation de Jeanne, sa fille supposée.
Les nombreux liens qui unissaient la famille d’Arc et la famille royale de France aboutirent ainsi à la mission que Jeanne accepta, semble-t-il avec enthousiasme. Sans rien ôter à ses mérites, on peut noter que cette bravoure était somme toute naturelle : Jeanne avait été éduquée dans le but de rétablir son demi-frère sur le trône. Elle était, dans ces conditions, à même de le désigner au milieu de cent autres personnes sans l’avoir jamais vu auparavant (scène fameuse et jugée miraculeuse qui se déroule à Chinon le 14 février 1429, devant une foule ébahie).
Elle confirma elle-même son appartenance aux Maisons de France et d’Orléans. Pendant son procès, elle déclara à propos de Charles d’Orléans (un autre demi-frère) que ses voix lui avaient apporté beaucoup de révélations, plus que sur tout homme vivant, excepté le roi.
Enfin, c’est en présentant une bague particulière qu’elle se fit admettre dans l’intimité royale. Comment et où une simple bergère aurait-elle pu la trouver ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire