« C’est un animal doué d’une vive intelligence et d’un grand amour envers sa progéniture. Quant un petit vient au monde, il s’attache immédiatement à l’être vivant sur lequel il ouvre les yeux. En général, il s’agit de sa mère. Mais si celle-ci est morte ou se montre incapable de soigner et de nourrir son bébé, le nouveau-né s’attachera à celui ou celle qui se substituera à sa mère. C’est pourquoi on a intérêt ) se procurer des bêtes extrêmement jeunes pour les apprivoiser et les dresser. Il y avait, au Jardin zoologique de Vincennes, un chimpanzé femelle que son précédent propriétaire s’était amusé à faire boire. Devenue complètement alcoolique, la pauvre bête fut incapable de s ‘occuper du bébé qu’elle mit au monde. On le confia à un gardien. Le petit singe s’attacha si bien à l’homme qu’il ne le quittait plus. Celui-ci le transportait cramponné à la jambe gauche. Et c’était un spectacle vraiment étrange que de le voir balayer la « singerie » et ses alentours avec le petit chimpanzé accroché à lui. Ce phénomène d’imprégnation a été étudié par le professeur allemand Conrad Lorenz, dont les travaux ont renouvelé les notions que nous ont léguées Buffon ou Brehm.
On dit que pour se défendre, le chimpanzé est capable d’engager un furieux corps à corps avec l’homme. S’il craint d’être capturé, il résiste farouchement en enlaçant de ses bras puissants le corps de son adversaire et en tentant de le mordre avec ses dents robustes.
Le développement exceptionnel des canines qu’on remarque chez les chimpanzés adultes, pourrait indiquer qu’ils se nourrissent aussi de viande. Mais les chimpanzés ne deviennent carnivores que quand ils sont domestiqués par l’homme. Les canines n’ont par conséquent, qu’une fonction de défense ; elles sont utilisées chaque fois que l’animal est en danger.
Parmi tous les singes anthropomorphes, le chimpanzé est celui qui résiste le mieux à l’exil. Les sujets gardés en captivité dans nos pays se sont toujours montrés très doux, intelligents et affectueux. J’ai pu en observer un certain nombre pendant plusieurs années de suite et je peux affirmer que les singes de cette espèce ne doivent pas être traités comme les autres animaux mais plutôt comme des êtres humains. Certains traits de leur caractère et de leur comportement sont tellement semblables à ceux de l’homme qu’on en oublie leur côté bestial. Si leur aspect est celui d’un animal, leur intelligence est, en effet, comparable à celle d’un jeune enfant. Certaines expériences ont prouvé que les chimpanzés sont capables de résoudre des problèmes sans l’aide de l’homme. Ainsi, si on place un chimpanzé dans une pièce, où un régime de bananes pend au plafond, hors de sa portée et que l’on y pousse deux caisses, il aura l’idée, tout seul, et après quelques minutes de réflexion, de poser ces caisses l’une sur l’autre et de monter dessus pour s’emparer des bananes ; voici une autre expérience de ce genre, rapportée par le professeur Bertin : « un distributeur automatique délivre un grain de raisin chaque fois que l'on met un jeton dans une fente. Un autre distributeur, se manoeuvrant à l'aide de levier, distribue les jetons. Très vite le chimpanzé apprend à se servir de ces deux appareils. Il tire les jetons de l'un pour les introduire dans l'autre et se procurer les raisins. On complique ensuite le jeu de la façon suivante : les distributeurs ne fonctionnent qu'à tour de rôle. Quand celui qui donne les raisins fonctionne, l'autre est arrêté et inversement. On voit alors le chimpanzé faire provision de jetons et attendre patiemment, pendant plusieurs heures s'il le faut que l'appareil à raisins soit mis en état de le satisfaire.
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