vendredi 9 septembre 2011

Jeanne d'Arc son enfance : histoire et symbolisme (1)

C’est certainement Yolande d’Aragon, liée aux Franciscains, qui fut l’organisatrice de la magnifique et terrible partie d’échecs qui opposa la Maison de France et les Armagnacs au duc de Bourgogne allié au roi d’Angleterre. Ce sont ses directives que suivirent les trois dames qui participèrent à  l’éducation et à la formation de la petite Jeanne, placée en sécurité à Domrémy.
Tous les détails de la vie de la Pucelle, comme la répartition des tâches et des rôles de ceux qui s’occupèrent d’elle dans sa jeunesse, se révèlent être symboliques. En effet, ils reproduisent le fonctionnement des divinités antiques quand la Grande Déesse agissait sur la Terre dissimulée sous trois figures différentes. On l’appelait pour cela la Triple Déesse ou la Déesse au triple visage.
Les trois dames furent Isabelle Romée, la dame de Bourlémont et Colette Boylet.
Isabelle, épouse de Jacques d’Arc, fut la mère officielle de Jeanne. Elle appartenait, nous l’avons dit, au tiers ordre franciscain. La  seconde dame était l’épouse du chevalier Pierre de Bourlémont et appartenait aussi au tiers ordre franciscain.
C’est dans leur château que résidait la famille d’Arc dont Jacques était le régisseur général. La troisième dame Colette Boylet, fille d’un charpentier du village de Corbie (en Picardie), très tôt orpheline était entrée à dix-huit ans dans l’Ordre des Clarisses, nommé alors ordre des Pauvres Dames. Cette communauté avait été fondée par sainte Claire, principale disciple de saint François d’assise. Devenue abbesse générale de son ordre, Colette Boylet, comme de nombreux frères franciscains spirituels, tentait de ramener le christianisme à sa spiritualité originelle et d’établir le royaume de Dieu sue la Terre. Jeanne ne pouvait donc trouver meilleure conseillère, elle qui jusqu’au bûcher assura que Dieu serait toujours le premier servi. C’est-à-dire avant toute forme de pouvoir et de force, y compris ceux de Rome et de l’Inquisition.

Les mystères de l’arbre aux fées
Dans l’entourage de jeanne, on doit ajouter le chevalier Bertrand de Poulengy, qui lui enseigna l’art équestre et le maniement des armes. Toutes fréquentaient une chapelle située dans le bois chênu, près de Domrémy, là où précisément Jeanne entendit ses voix pour la première fois.
Assez près du village de Domrémy, il y a un arbre, qu’on appelle l’Arbre des Dames ; d’autres l’appellent l’Arbre des Fées ; auprès duquel est une source ; j’ai entendu dire que les malades de la fièvre boivent à cette source et vont y chercher de l’eau pour avoir santé. Cela, je l’ai vu moi-même, mais je ne sais s’ils guérissent ou non.
C’est un grand arbre appelé fau (hêtre), et d’où vient le beau mai, que l’on disait appartenir à Monseigneur Pierre de Bourlémont, chevalier. Quelquefois, j’allais m’y promener avec les autres filles et je faisais à cet arbre des guirlandes pour l’image de Notre-Dame-de-Domrémy.
J’ai vu mettre de ces  guirlandes aux branches de l’arbre par les jeunes filles, et quelquefois, moi-même j’en ai mis avec les autres ; parfois nous les emportions et parfois nous les laissions. Je ne sais pas si depuis que j’ai eu discernement, j’ai dansé près de cet arbre ; j’ai bien pu danser avec les enfants, mais j’y ai plus chanté que dansé, déclare Jeanne au cours de son procès.
A propos du bois chesnu...que l’on voit depuis la porte de mon père, car il n’y a pas la distance d’une demi lieue...,Jeanne ne  manque pas de rappeler qu’une ancienne prophétie assurait qu’au voisinage de ce bois, une jeune pucelle ferait un jour des actions extraordinaires. Pour ses juges, elle ajouta cependant qu’elle ne croyait point à ces prédictions.
On peut rapprocher le lieu décrit par Jeanne, ce qu’elle y faisait et la légende de  saint François d’Assise parlant aux animaux et célébrant la messe aux oiseaux. Le Maître des Franciscains aurait pu reconnaître comme sœur la jeune fille qui entendait des voix dans les bois de chênes et dansait autour d’un Arbre aux Fées.
Certains ont prétendu que ces voix surnaturelles n’étaient autres que celles de Colette Boylet et de la dame de Bourlement, dissimulées derrière les statues de la chapelle ou le tronc des arbres du bois Chesnu. C’est supposer que Jeanne n’était qu’une oiselle un peu simple et très crédule, incapable de déceler un piège aussi grossier. Sa conduite à la tête de sa troupe, ses lettres aux Anglais, son discours au roi et les déclarations qu’elle fit à son procès le contredisent formellement. Ces voix étaient-elles celles de sa propre conscience. Personne ne pourra jamais l’affirmer, même si cette hypothèse semble la plus rationnelle.


Source : Actualité de l’Histoire mystérieuse

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