samedi 17 septembre 2011

La bioénergie (8)

Quelles sont les étapes à franchir pour rétablir notre énergie et trouver la paix intérieure ?
    Les yamas et les niyamas représentent une éthique sociale et individuelle, c’est-à-dire un ensemble de règles concernant l’hygiène morale, intellectuelle et physique, dont la base consiste en ce que par tous les moyens et en tout temps, il faut se garder d’être hostile envers les créatures vivantes. Parce que toutes les créatures incarnent Dieu.
   Le codex éthique du yama apprend à acquérir l’esprit d’équité, que ce soit par la parole ou par l’esprit. En vérité, ce n’est pas aussi compliqué qu’il n’y paraît. Nous pouvons nous abstenir de mentir de la même manière que d’arrêter de fumer. C’est une chose inhabituelle au début, car nous souffrons d’un manque, mais cela devient ensuite une routine. Il arrive parfois que dans certaines situations il soit impossible de ne pas raconter d’histoires. Mais si à ce moment-là nous arrivons à éviter la situation humiliante du mensonge, cela nous procurera une conscience tout à fait tranquille. Le mensonge fait perdre une grande quantité d’énergie difficile à recouvrer par la suite. “ Il nous faut vaincre la colère avec l’amabilité, la méchanceté avec la bonté, le mensonge avec la vérité ”, affirme le Mahabharata. Essayez, ce n’est pas aussi difficile que ça en a l’air.
   La règle suivante est de s’abstenir d’être avide, c’est-à-dire de tout ce que l’on peut se passer. Cela signifie manger une nourriture saine et équilibrée (ne pas se goinfrer), se garder du verbiage (parler moins et plus lentement), commander fermement ses désirs et sentiments, y compris son “ avidité sexuelle ”.
   Pourquoi doit-on se garder de tout cela ? Parce que, comme les yogis le disent, chaque homme a droit dans sa vie à une quantité déterminée d’énergie, de nourriture, de mots, de respiration. Plus vite nous épuisons cette quantité, plus rapidement nous devrons quitter notre enveloppe charnelle. Le degré suivant du perfectionnement de soi est le hatha yoga, la maîtrise du corps, de la respiration et de l’énergie que l’on atteint avec une gymnastique du corps (asanas) et une technique respiratoire (pranayama). Le “ ha ” est une énergie positive, le “ tha ” une énergie négative (mais pas dans le sens “ mauvais ”) et sont localisées dans le coccyx. Nous recevons le “ ha ” du soleil et le “ tha ” de la terre. Entre les deux pôles extrêmes (chakra) circule un long flux de haute fréquence et d’ondes courtes qui représente la vie.
   Le hatha yoga a pour fonction d’équilibrer le potentiel positif et négatif, et offrir à l’organisme une harmonie énergétique durable.
   Sur la question de la santé et de la maladie, les yogis ont le point de vue suivant : les gestes d’un homme normal, ses pensées, ses faits sont en général des actes subconscients, automatiques. La réflexion inconsciente est bien plus fréquente que la réflexion consciente. C’est pourquoi les gens n’ont pas plus connaissance des processus de vie se déroulant dans leur corps. Il en résulte une altération du flux prana (énergie) et l’apparition de différentes maladies.
   La bonne exécution des asanas (postures immobiles) régulant le flux d’énergie fait disparaître la dysharmonie de l’énergie, c’est-à-dire la maladie.
   En conséquence de ce qui précède, la condition de base pour une bonne santé est de propager progressivement notre conscience dans toutes les parties de notre corps, nos organes, pour ainsi développer un ordre intérieur et une harmonie. En envoyant de l’énergie dans une partie précise du corps, nous activons dans l’organe malade un processus de régénération.
   Les asanas servent à envoyer de l’énergie d’un organe à l’autre. Ils se classent en deux groupes : flexion-extension et contraction-décontraction. À partir de là, leur effet sur l’organisme peut être énergétique, psychologique ou physique. Ce faisant, avec une utilisation minimum d’énergie, on peut atteindre un résultat maximum ; alors que le sport signifie une dépense d’énergie, le hatha yoga se veut être une absorption d’énergie.
   Les asanas ont toutefois une action physique sur l’organisme. Les positions renversées et inhabituelles du corps (comme p. e. la “ chandelle ” avec les jambes en l’air) stimulent la circulation sanguine et le flux du sang dans les veines. Les positions de flexion servent à assouplir la colonne, les tendons, les articulations et les muscles. Plus souple est la colonne vertébrale, plus longue est la vie, disent les yogis. Les exercices de flexion en avant servent à masser les organes internes. Les asanas effectués en utilisant les membres (“ position du lotus ”) compriment les veines et de cette manière privent les membres de circulation sanguine en les allégeant provisoirement.
   La pratique des exercices asanas est étroitement liée à l’observation d’une respiration correcte, ainsi que la retenue du souffle après une inspiration-expiration. Retenir son souffle après une inspiration stimule la concentration intellectuelle, favorise l’exploitation correcte de l’oxygène et le redressement du corps par réflexe. La pause observée après une expiration calme, l’accumulation de dioxyde de carbone ayant un effet décontractant.
   La prise d’air par le nez constitue la règle de base d’une respiration correcte. En effet, si personne n’a idée de se nourrir par le nez – disent les yogis – alors pourquoi devrait-on respirer par la bouche ?
   Il n’existe à vrai dire aucune limite précise entre le pratyahara et le dharana, qui représentent les étapes suivantes du hatha yoga.

  Le pratyahara renvoie à la capacité de concentration, tandis que le dharana porte sur celle de pouvoir concentrer son attention sur un même objet. Ils représentent par conséquent les bases de la méditation (dhyana).
   Il est aussi difficile d’expliquer ce qu’est la méditation que de définir l’amour, la beauté ou la sagesse. Chacun possède sa propre perception du terme. On appelle également méditation le moment où nous sommes, de manière passive, plongés dans des rêveries solitaires, ou encore lorsque nous admirons un coucher de soleil, une peinture, une œuvre musicale. L’envol de la fantaisie ou la réflexion informelle sur quelque chose peuvent aussi relever de la méditation. Tout comme la prière est une méditation. Durant la méditation, nous dirigeons volontairement une partie de nos pensées, de notre énergie vers quelque chose, sans utiliser d’instrument verbal.
   L’opinion des yogis sur l’évolution est extrêmement curieuse : le scientifique qui conserve la connaissance dans son cerveau accumule ainsi une grande quantité de prana. Le prana d’un maître-horloger est concentré dans ses yeux et au bout de ses doigts. Celui du lapin se concentre dans ses oreilles. C’est à l’endroit où la conscience envoie le prana que se développe l’activité créative. C’est ainsi que se sont développés les défenses de l’éléphant, le cou de la girafe ou encore l’être humain. Par le fait que le prana suive automatiquement la conscience, cela nous rend capables de réaliser bon nombre de choses. Si l’on envoie le prana dans notre main, celle-ci deviendra chaude ; si on l’envoie dans un organe malade, cela y déclenchera un processus de guérison.
   La répétition conserve un très grand rôle dans le développement de la capacité de concentration. Grâce à leurs capacités, les yogis sont capables de prodiges : par exemple, ils peuvent dans un froid glacial faire sécher un drap mouillé avec leur corps, réduire à un minimum leur pouls, leur respiration, ou encore anesthésier n’importe lequel de leurs organes.
   Peu de gens sont capables d’accéder au samadhi, l’étape finale. Celui qui arrive toutefois à un tel niveau acquiert une totale paix spirituelle et devient capable d’avoir intuitivement connaissance de la suprême vérité

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