jeudi 8 septembre 2011

Jeanne la bonne Lorraine (2)

Elle jouait peu et était pourtant aimée de ses compagnes, ne quittant sa mère que pour l’église ou les pauvres malades, sans autre science qu’un grand cœur... : affirmations gratuites ! Là,  Emile Keller, qui rédige un manuel d’histoire pour enfants bien-pensants élèves des bons pères, leur offre le portrait-robot de ce que doit être la petite fille, puis jeune fille bourgeoise des années 1880, avant de se transformer en bonne dame patronnesse, comme la maman de Jeanne...Le village de Domrémy, outre son bois et sa fontaine, aurait-il possédé un hospice de pauvres malades ?
Etait-elle humble, bonne et sage, toute tremblante de ne savoir chevaucher, ni conduire les hommes d’armes ? Peut-être était-elle au contraire un tantinet arrogante et sûre d’elle, « garçon manqué »  rêvant de plaies et de bosses ! Ce qui ne changerait rien à l’exemplarité de son destin.
En sacrifiant Jeanne d’Arc, ses zélateurs l’ont fragilisée, amoindrie, rendue neutre, presque insipide ; comme si l’auréole dont elle est désormais affublée, devait faire oublier l’épée qu’elle portait au flanc.
Et si Jeanne d’Arc avait été un agent secret au service du roi de France, « lâché » par ses chefs après son arrestation, victime de la raison d’Etat et de l’esprit tortueux de son demi-frère, un Charles VII heureux de se débarrasser de celle à qui, un jour, vu son caractère entier, ne se serait pas gênée pour lui demander des comptes ?
On imagine l’effroi de ses iconographes, obligés de mettre un peu de vif dans leurs pastels !

Editorial L'Histoire Mystérieuse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire