
Le Missouri est couvert de glaces. Des foules de bison le traversent. Par moins 40°, les Indiennes, parfois offertes par leur mari contre un cadeau, viennent réchauffer le moral des hivernants. Le Borgne, un chef mandan, frotte la peau noire de York pour trouver sa vraie couleur. Les équipiers échangent du maïs aux Indiens contre des outils que John Shields forge dans son four à charbon de bois. Mois de souffrances. Syphilis, pneumonie, pleurésie, gelures. Mais on bâtit d s pirogues pour le printemps. Les équipiers s’apprêtent à franchir les vallées encaissées, les rapides, les cascades et les falaises des Rocheuses. Trouveront-ils un passage vers l’ouest et le Pacifique ? Sinon, c’est l’échec, la mort et l’oubli pour tous. Par bonheur, le chef sheheke, dit Big White, leur décrit le haut Missouri jusqu’à la Yellowstone. Puis un chef hidatsa leur confie un plan tracé sur une peau de bison, dont Clark tirera une carte qui étonne encore nos géographes. Elle figure la Yellowstone, la rivière Jaune des découvreurs français, les Grandes Chutes et les Trois Fourches (Three Forks). Le grand bateau, inutilisable en amont, est renvoyé à Saint Louis avec un équipage et un trésor de résultats scientifiques (cartes, herbier, minéraux, bêtes empaillées) adressé au président Jefferson. Le 8 avril 1805, Lewis et Clark poursuivent leur route sur deux grandes pirogues et six canoës, remontant le Missouri plus loin qu’aucun Blanc ne l’a jamais fait.
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