jeudi 15 septembre 2011

Histoire d'Indiens (5)

Le premier hiver (1803-1804) est passé à constituer des réserves : rassemblement du matériel sur la rive gauche du Mississipi, au village français de Camp Dubois, Camp Wood, aujourd’hui... Jefferson a exigé que tous les équipiers sachant écrire tiennent un journal. Le sergent Gass décrit déjà ses angoisses d’une plume échevelée : « Nous aurons à traverser un pays tenu par des peuples sauvages, nombreux, puissants et guerriers, d’une stature gigantesque, farouches, perfides et cruels... » Gass redoute aussi de se voir « barrer la route par des montagnes inaccessibles ». Officiellement, ce voyage relève de l’expédition scientifique. En fait, il sera fait de rencontres avec les chefs de tribu et marquera une page d’histoire. Dans leur bateau de 60 pieds, à rame et à voiles, escorté de deux pirogues, les hommes ont calé deux cents caisses et ballots. Fusils, barils de poudre, concentrés de soupe, sacs de farine, porc salé, pommes séchées, pharmacie, instruments scientifiques : sans oublier la bimbeloterie, médailles et perles bleues convoitées par les Indiens. Parmi les quarante-cinq équipiers, l’escouade de marchands et de coureurs de bois jouera un rôle crucial. Recrutés comme guides, les Français et les métis Chouteau et Drouillard, Crouzat et Labiche, parlent les langues indigènes. Crouzat, lui, est un joyeux violoniste et Drouillard un sacré fusil.

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