vendredi 9 septembre 2011

Chien de prairie

Le chien de prairie à queue noire ou Cynomys, appelé aussi écureuil terrassier, vit en Amérique du Nord. Son corps trapu, sa grosse tête, sa queue courte et très touffue, le font ressembler aux marmottes. Ses abajoues sont rudimentaires. Les adultes mesurent environ 40cm, dont 10 pour la queue. Le haut du corps est brun roussâtre clair, rayé de gris. Le bas est blanc sale. Le bout de la queue est noir. Son cri ressemble à un aboiement mais c’est sa seule ressemblasse avec les chiens. Le nom d e »chiens de prairie » adopté par les naturalistes, doit son origine aux chasseurs de fourrure du Canada qui furent les premiers à observer cet animal qui semblait aboyer.
On appelle « villages »les colonies où se réunissent les chiens de prairie qui sont extrêmement prolifiques. D’innombrables terriers les composent. Chacun d’entre eux forme un petit monticule de terre du sommet duquel le chien de prairie peut surveiller les alentours. Ce monticule joue le rôle de digue : élevé autour de l’entrée du terrier, il canalise les eaux de pluie évitant ainsi une inondation des galeries et des chambres d’habitation. En Amérique du Nord, avant l’apparition de l’homme, dans certaines régions ces villages s’étendaient sur des dizaines de kilomètres. Ils formaient des paysages tout à fait singuliers. Les chiens de prairie s’installent généralement dans des régions recouvertes par une herbe courte et frisée, dont ils se nourrissent en même temps que certaines racines. De tels villages existent jusque sur les plateaux du Nouveau Mexique, où l’eau est rare, sinon absente. On peut en déduire que ces rongeurs savent s’en passer et se contenter de la risée qui se condense en masse sur les brins d’herbe.
Pour construire leurs terriers, les chiens de prairie creusent le sol avec leurs pattes antérieures et, avec leurs pattes postérieures, ils rejettent derrière eux la terre de déblai. S’ils sont satisfaits de leur travail, ils s’arrêtent pour se reposer. Mais cette pause est de courte durée. Ils se remettent bien vite à la besogne la reprenant toujours à partir de l’entrée. Le plus difficile est la construction de l’abri qui protège la galerie des inondations. L’animal utilise, dans ce but, la terre qu’il a évacuée en creusant. Il modifie constamment sa demeure au gré des saisons et des conditions atmosphériques. Dès que le froid survient, il obstrue au moins trois des cinq passages qui mènent aux chambres souterraines. Ces dernières semblent communiquer entre elles. Elles sont tapissées d’herbes sèches ou de matériaux similaires. Les chiens de prairie rassemblent l’herbe en petites gerbes, à l’aide de leur bouche et de leurs pattes antérieures, et les entraînent dans les profondeurs du sol. Quand le foin du terrier devient trop humide, ils le jettent et en mettent du nouveau. Ils se retirent pour hiberner, dès les premiers froids. Si, en plein hiver, le temps s’adoucit, ils s’éveillent pour de brefs instants, mais ce n’est qu’au printemps qu’ils réapparaissent à l’air libre.
Dans les colonies, la vie des chiens de prairie est très organisée et hiérarchisée. Le territoire est défendu par les mâles, en sentinelles, qui communiquent entre eux à l’aide de cris différents selon chaque situation. Un danger aérien et un danger terrestre sont signalés de façon différente. Parfois, les chiens de prairie s’immobilisent sur leurs petites collines et aboient en chœur, mêlant leurs centaines de voix qui s’élèvent en un bourdonnement ininterrompu. Lorsque les sentinelles annoncent un danger, le village devient subitement désert. Un peu plus tard, l’alerte passée, les sentinelles d’abord, puis les autres chiens de prairie, risque à nouveau le nez hors de leurs galeries. Le chien de prairie a en commun avec la marmotte la position assise sur l’arrière-train. Dans cette position, il surveille les alentours de son terrier et se nourrit en portant les aliments à sa bouche.
Fait curieux, les chiens de prairie partagent parfois leurs terriers avec des animaux qui sont pourtant leurs ennemis déclarés. Il s’agit des Chouettes des terriers et des Crotales, qui ne semblent pas causer trop de ravages parmi la population de ces curieux villages. Pourtant, en général, le chien de prairie vit seul dans son terrier. Après la reproduction, les mâles se retirent dans un quartier du « village » laissant ensemble les femelles et les petits. Lorsque les petits sont devenus adultes, la femelle leur abandonne le terrier et va en construire un ailleurs.
Il est difficile de chasser les chiens de prairies, même blessés, ces rongeurs réussissent à se cacher dans leurs terriers, avant que les chasseurs aient le temps de les rejoindre.
L’incessant labourage qu’effectuent les chiens de prairie en creusant leurs terriers a fertilisé le sol des régions d’Amérique du Nord où ils vivaient. Grâce à eux, l’eau de pluie pouvait circuler en sous-sol et l’herbe, sans cesse rongée, se renouvelait rapidement. Ces animaux furent malheureusement exterminés, pour la raison que beaucoup de cow boys perdaient leurs chevaux qui se  cassaient la jambe à cause d’un terrier invisible. Et il n’en subsiste plus que dans quelques « îlots « privilégiés.

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