vendredi 9 septembre 2011

Cercopithèques (1)

En Afrique, au Sud du Sahara, il existe les singes les plus gros, les plus intelligents et les plus laids, mais aussi les plus beaux, et les plus sympathiques. A cette catégorie appartient sans aucun doute le groupe important des cercopithèques (genre cercopithecus), si communs dans les jardins zoologiques, et dans les ménageries et dans les maisons de tant d’amis des bêtes.
Les caractéristiques des cercopithèques sont les suivantes : dimension approximative d’un chat, formes sveltes, membres minces, mains courtes et fines, pourvues d’un long pouce, queue longue et mince sans touffe terminale, grandes abajoues et callosités fessières très développées. Ils ont, d’habitude, des couleurs très vivres, très belles chez certaines espèces.
Ce sont les singes les plus vifs, les plus sociables et les plus gais. Ils vivent  rarement par familles, préférant se réunir en bandes, qu’il est toujours amusant de rencontrer en forêt : ils crient, se disputent entre eux, grimpent, courent, échangent sans cesse des coups et des gifles et vivant dans une constante agitation, dévorés de curiosité. Ces bandes forment de véritables états miniatures. Elles ne reconnaissent que le droit du plus fort. Le chef s’impose par les dents et par les muscles. Ces singes ne craignent aucun danger, l’évitent presque toujours, s’arrangent pour ne jamais avoir faim. Ils mènent finalement une vie en apparence insouciante. Ils sont joyeux ou sérieux selon les circonstances et ils se lancent dans toutes les entreprises avec le plus grand enthousiasme.
Malheureusement, ils ne respectent aucune culture. Il est donc compréhensible que les cultivateurs africains les détestent, même s’ils représentent pour les naturalistes un sujet d’étude particulièrement captivant.
Les déprédations que les singes africains ne cessent de causer aux cultures et particulièrement aux jardins fruitiers sont telles que, dans de nombreuses  contrées, il a fallu s’organiser pour lutter contre eux. Comme rien ou presque rien, ne les effraie, on a été amené à utiliser, pour les réduire, l’arme la plus naturelle : la Panthère. Tant que ce fauve tacheté subsiste en nombre, il exerce un contrôle sur la prolifération des singes, qu’il s’agisse des cercopithèques ou des cynocéphales. Malheureusement, la sagesse qui consiste à laisser deux espèces animales  s’éliminer mutuellement en se combattant n’est pas assez fréquente, on chasse encore trop la panthère, on la piège avec trop d’ardeur – pour le compte des fourreurs – dans diverses régions d’Afrique, de sorte que le singe continue ses ravages.
En liberté, le comportement individuel de ces singes n’est guère différent de celui que nous pouvons observer dans les jardins zoologiques. L’approche d’une bande est toujours annoncée part bruit de feuillage et de branches sèches cassées et par les cris caractéristiques de ces animaux.  Quand la bande a choisi la direction à prendre, elle se forme en une longue file et avance en sautant d’arbre en arbre. Chaque individu saisit la branche laissée libre par celui qui le précède et comme chacun ne s’élance que lorsque les branches sont cessé d’osciller, des intervalles considérables se forment entre deux individus dans la file, permettant ainsi à l’observateur de s’approcher. Ces bandes, formées d’habitude d’une seule famille très nombreuse, vivent sous la coupe d’un  vieux mâle plein d’expérience. On ne voit jamais de bande menée par une femelle. Le « Pacha » s’intéresse au bien-être des siens : pendant les déplacements, il est toujours en tête et, quand la bande se repose, il s’installe à la place la plus élevée pour mieux surveiller les alentours. En cas de danger, il avertit les siens par des cris dont on peut facilement comprendre la signification. Le soir, la bande choisit un arbre pour y passer la nuit. Avant de se regrouper pour dormir, les singes s’étendent confortablement sur les branches les plus hautes et s’épouillent mutuellement, jouissant des derniers rayons de soleil et regardant d’un œil toujours curieux ce qui se passe autour d’eux. Quand ils décident enfin de dormir, ils se réunissent sur les branches fourchues, les plus proches du tronc et se serrent les uns contre les autres, afin de se réchauffer mutuellement. 

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