vendredi 2 septembre 2011

Art gothique (1)


Forme d’art qui s’épanouit en Europe occidentale du XIIe siècle jusqu’à la Renaissance.

Bien qu’il soit né en Ile-de-France, l’art gothique doit son nom aux hordes barbares – les Goths » qui déferlèrent sur l’Europe au début de notre ère. Les humanistes italiens de la Renaissance furent les premiers à utiliser ce terme pour désigner avec mépris, un style qui se développa surtout au nord des Alpes, après l’époque romane. Ils affectaient de critiquer cet art qu’ils jugeaient trop différent des normes classiques de l’Antiquité.

De l’art roman au style flamboyant
L’art gothique s’est développé, du XIIe siècle au début du XVIe siècle, en quatre grandes périodes.
La première période couvre la majeure partie du XIIe siècle. Elle forme une transition avec l’art roman qui imprègne encore l’aspect général des lignes architecturales. Les  monuments les plus caractéristiques de cette époque se trouvent en France : églises abbatiale de Saint-Denis, cathédrale de Sens, de Noyon, de Laon.
Au cours d’une deuxième période, qui s’étend à peu près de la fin du XIIe siècle au milieu du XIIIe, l’art gothique s’affirme et atteint son apogée. C’est l’époque « classique », marquée par la construction de très nombreux monuments, aussi célèbres les uns que les autres : cathédrales de Chartres, de Bourges. Merveille du Mont Saint-Michel. L’architecture gothique gagne alors l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, puis l’Angleterre om elle prend une tournure originale (cathédrale de Canterbury, de Chichester).
Avec un tel foisonnement, la période qui suit semble moins riche en dépit de son nom : gothique rayonnant. On construit peu de grands monuments (cathédrale de Troyes, de tours, abbatiale de Westminster), car on s’applique surtout parachever ceux qui existe déjà (chapelles latérales de Notre-Dame de-Paris, nef de Saint- Denis). On élève aussi des édifices plus modestes dont l’aspect se diversifie selon les régions.
Enfin, à partir de la seconde moitié du XIVe siècle, l’art gothique connaît un renouveau d’une grande vitalité. Il donne naissance à plusieurs styles. Les plus importants sont le  style perpendiculaire, en Angleterre (bâtiment universitaire d’Oxford et de Cambridge, chapelles Henri-VII et Saint-Etienne de Westminster), et le style flamboyant, en France et en Allemagne. Ce dernier doit son nom à la richesse de son ornementation, qui éclate aussi bien dans la pierre que dans le vitrail (cathédrale de Reims et d’Orléans, , façades des cathédrales de Rouen et de Toul).

Hauteur et Lumière
Le gothique est, avant tout, un style architectural à vocation principalement, religieuse. Durant toute cette époque, la construction des monuments est caractérisée par l’emploi de l’arc brisé (ogive), le goût des lignes verticales et des fines colonnes qui semble partir à l’assaut du ciel, et par un allègement des murs, percés de grandes fenêtres qui laissent pénétrer la lumière.
Les bâtisseurs s’efforcent de donner à leurs édifices un aspect élancé qui symbolise l’élévation de l’âme vers Dieu. Eglises et cathédrales atteignent alors des hauteurs telles qu’il faut neutraliser la poussée de la voûte sur les murs en soutenant ceux-ci de l’extérieur par des arcs-boutants.
En donnant de plus en plus d’importance aux fenêtres, la construction gothique favorise le développement des vitraux. Ceux-ci font tout d’abord une large place aux couleurs franches (bleu, rouge, orangé). Puis, au XIVe siècle, par économie de temps et d’argent, mais aussi pour obtenir une lumière plus claire, on emploie largement les « grisailles » et l’on utilise une nouvelle couleur, le jaune d’argent. Enfin, au milieu du XVe siècle, on revient à des tons plus chauds, et la perspective fait son apparition : le vitrail devient alors un véritable tableau de verre.
La peinture et la sculpture gothiques sont conçues, le plus souvent, comme des compléments de l’architecture. On abandonne  l’aspect décoratif et stylisé de l’art roman pour rechercher un plus grand réalisme. Les peintres notamment s’efforcent de traduire la profondeur, la perspective et d’individualiser leurs personnages.
La tapisserie, enfin, connaît son âge d’or aux XIVe et XVe siècles où elle joue un rôle important en décorant er en « réchauffant » l’intérieur des églises et des demeures. Elle est faite de laine ou de soie parfois rehaussée de fils d’or ou d’argent. Les couleurs utilisées sont relativement peu nombreuses : une douzaine seulement.

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