mardi 16 août 2011

Verseau et Les oiseaux de Stymphale

Pour accomplir son Sixième Travail, Héraclès fut mis au défi par Eurysthée de détruire les oiseaux qui dévastaient la région et les rives du lac de Stymphale, en Arcadie. Ces oiseaux, consacrés à Arès, Dieu de la guerre, tels que la légende nous les décrit, pourraient être sortis tout droit d’une œuvre de science-fiction. D’une taille assez semblable à celle de la grue ou du héron, ils ressemblaient plutôt à un ibis, l’oiseau mythique égyptien, mais leur bec droit, leurs pattes, leurs ailes et donc leurs plumes étaient en bronze. Ils tuaient et dévoraient tous les autres animaux et les hommes vivant ou passant dans cette région qu’ils empoissonnaient, leur fiente ayant rendu stérile toutes les terres qu’ils survolaient. Enfin, pour se nourrir, ils dévastaient les arbres fruitiers, les vergers, les récoltes des régions avoisinantes.

Ces oiseaux qui s’étaient réfugiés dans les sombres forêts bordant le lac Stymphale, étaient un véritable fléau. Personne ne les chassant et n’étant pas de taille à les affronter, ils se reproduisaient sans limite. Ils étaient donc fort nombreux. Pour les empêcher de nuire, il aurait fallu que les hommes se rassemblent, mais ils s’y refusaient. Or c’est bien leur grand nombre qui impressionna Héraclès lorsqu’il se rendit dans la région d’Arcadie où se trouvait le lac en question.
Dans ce décor, il s’agit d’une sorte de désastre économique, causé par la résignation des hommes, manquant d’esprit de solidarité face aux forces de destruction.
Pour exterminer ces fameux oiseaux, Héraclès eut deux problèmes majeurs à résoudre : d’abord atteindre les épaisses forêts dans lesquelles ils nichaient, il fallait traverser les eaux marécageuses qui étaient de véritables sables mouvants. Il ne pouvait donc pas s’y rendre à pied. Ensuite, ces oiseaux, en se multipliant sans contrainte, étaient devenus si nombreux qu’il n’eut aucune peine à réaliser qu’il ne pourrait jamais tous les tuer avec son arc et ses flèches.
Perplexe, notre héros ne savait que faire, lorsque Athéna, la déesse guerrière, lui apparut et lui remit une paire de castagnettes, faites du même métal que le bec, les pattes et les ailes des oiseaux forgés par Héphaïstos, « celui qui brille pendant le jour », le dieu du feu. Jouant alors de cet instrument dans un vacarme assourdissant dans toute la région, il débusqué les oiseaux affolés. Et tandis que ces derniers s’envolaient à tire-d’aile, regroupés en rangs serrés, Héraclès en tua le plus grand nombre possible à l’aide de ses flèches. C’est ainsi qu’il accomplit son Sixième Travail, redonnant à la région du lac de Stymphale son calme, son charme et sa prospérité.


Interprétation du Sixième Travail et analogie avec le signe du Verseau

D’emblée, si l’on se réfère aux symboles que nous rencontrons dans cette légende, nous avons le sentiment d’être plongé dans l’univers du signe du Bélier, plus que dans celui du Verseau. En effet, ne nous dit-on pas que les oiseaux du lac Stymphale sont consacrés à Arès, le dieu de la guerre, qui n’est autre que Mars, e maître du Bélier ? Que ces oiseaux ont un bec, des pattes, des ailes et plumes en bronze, ce qui laisse penser qu’ils sont revêtus d’armures et qu’il s’agissaient alors de guerriers ? enfin, n’est-ce pas la déesse de la guerre, Athéna qui offre à Héraclès l’instrument grâce auquel il va pouvoir chasser les oiseaux ? Nous sommes là bien loin des symboles qu’on attribue à Saturne et Uranus, les premier et second maîtres du signe du Verseau, c’est à dire, pour en revenir aux dieux grecs, à Cronos et Ouranos.
Et pourtant, c’est bien au onzième signe du zodiaque que cette légende fait allusion. D’abord parce que ces oiseaux en grand nombre nous font penser à une armée de l’ombre, semant la terreur, la destruction, la mort et que le bronze de leurs becs, pattes, ailes et plumes est un métal qui symbolise la force militaire invulnérable et non la puissance du guerrier solitaire. Ensuite parce que ces oiseaux ne semblent former qu’un seul et même corps, une seule et même entité que les hommes de la région, par manque de solidarité, son impuissants à combattre, à chasser. Enfin parce que la situation qui sévit dans la région du lac de Stymphale et le comportement des oiseaux qui l’ont envahie et dévastée sont complètement anarchiques.
La combinaison d’astres qui gouvernent le signe du Verseau, Saturne et Uranus est redoutable, car elle révèle une espèce d’extrême détermination impulsive, à laquelle rien ni personne ne semble pouvoir s’opposer. En effet, c’est alors que le dieu du temps, Cronos et celui du ciel, Ouranos, qui sont unis, représentation du destin ou de la fatalité en ce qui concerne Cronos et de la liberté des espaces infinis, de toutes les possibles et donc du libre arbitre,  en ce qui concerne Ouranos.
Ainsi, on peut dire que le natif du Verseau a le choix entre subir sa destinée ou exercer son libre arbitre. Et c’est justement ce qui peur le rendre si versatile, si instable parfois, car longtemps il oscille entre ces deux options. Il est perplexe, comme l’est Héraclès confronté aux deux problèmes que lui cause la destruction des oiseaux. Toutefois, le natif du Verseau ayant un sens aigu de l’opportunité, il est souvent servi par les circonstances et donc par le destin, qui lui donne ainsi l’occasion d’exercer son libre arbitre.
C’est ainsi qu’Athéna vient au secours d’Héraclès  et lui remet l’instrument qui va lui permettre de chasser les oiseaux ou, symboliquement, d’exercer son libre arbitre : des castagnettes ou comme l’étymologie de ce nom l’indique, de petites châtaignes, les fruits du châtaignier, l’arbre symbolisant la prévoyance.
Prévoir et anticiper, agir et réagir avant tout le monde parce que l’on sait ce qui va arriver, telle est la grande qualité potentielle du natif du Verseau qui, s’il l’acquiert lui permet alors de se rendre maître de son destin et d’exercer pleinement son libre arbitre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire