dimanche 11 septembre 2011

Les blasons et la significations des couleurs (2)

L’azur

L’azur désigne le bleu. Celui qui connaît cette couleur se dirige vers la lumière, grâce à l’étude. L’azur est le symbole de l’intelligence véritable : mouvement de la pensée qui recherche le principe divin dans la matière et qui permet à la conscience de s’élever bien au-dessus des formes concrètes. Il faut distinguer l’intelligence du vulgaire et l’intelligence du Sage. La première est une simple habileté mentale qui permet de s’adapter à un milieu, de tirer profit des circonstances et de manipuler les idées avec virtuosité. La seconde est « ce qui rassemble ». Elle permet de comprendre les lois fondamentales qui régissent des phénomènes différents. Elle est la perception du sens des choses.
L’azur évoque la formation spirituelle grâce à laquelle l’homme parvient à dépasser sa condition animale. C’est pourquoi l’azur est associé aux idées de beauté, de majesté et de sérénité. C’est aussi l’abondance au plan spirituel.

Gueules
Gueules désigne le rouge. Cette couleur possède une qualification très élevée puisqu’elle est porteuse du principe de la vie. Le rouge est le feu central qui anime les mondes. A Rome, la terre rouge (l’argile), était le support obligatoire pour graver les lois de l’Etat, celui-ci devant, théoriquement, être l’image terrestre de l’Etat céleste.
Le possesseur du rouge est celui qui détient la Gnose (la Connaissance) et la manifeste dans son action.
Amour, maîtrise de soi, royauté de l’esprit sont les plus hautes manifestations de la flamme intérieure qui consume et réchauffe, qui détruit et régénère, qui brûle et purifie. Symboliquement, ce feu réside dans le cœur, muscle régulateur de la circulation du sang.

Le sinople
Le sinople désigne le vert. Comme nous l’avons vu lorsque nous avons présenté le symbolisme général des couleurs, le vert évoque la végétation, le renouvellement de la nature, le printemps.
En héraldique, le vert exprime ce qui naît. Il est la couleur qui permet le renouvellement des conceptions qu’engendre l’intellect. Il annonce le dépassement de la vision intellectuelle. Celui qui perçoit le sens du vert est capable de conférer de l’impulsion à l’ensemble de ses facultés, sans en rejeter aucune. Il est capable de se guérir lui-même.
Le vert traduit aussi l’espérance, ce qui se déduit analogiquement, la véritable liberté qui est la perception des lois fondamentales de Cosmos et la soumission volontaire  et consciente de ces lois.
 Il est curieux de constater qu’au XIIe siècle sinople désignait la couleur rouge et au XIVe siècle, le vert. On est passé d’une couleur primaire à une couleur composée (vert= bleu + jaune) et on a transféré sa symbolique. Il y a également un lien de complémentarité entre le rouge et le vert. En outre, l’idée de renouvellement et de combustion est associée aux deux couleurs, par amalgame avec ce qui se passe dans la nature.
La religion chrétienne célèbre, pendant la semaine sainte, la mort et la résurrection du Sauveur. Autrefois, le vendredi saint jour de la crucifixion, était précédé d’un « jeudi vert ». Cette coutume était pratiquée dans l’ensemble des pays germaniques. Faut-il voit l’effet d’une coïncidence linguistique ? En vieil allemand, le verbe « grünen » signifie « se lamenter » et ressemble étrangement à « grün » (vert). Au plus profond de la tristesse apparente gît la résurrection.

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