lundi 5 septembre 2011

Hans Christian Andersen

« Comme il fait beau à la campagne ! C’est le plein été : le blé est d’un beau jaune d’or, l’avoine verte, le foin déjà en bottes dans les prés et la cigogne aux longues pattes rouges se promène çà et là, en bavardant en égyptien... »

Ainsi commence la belle histoire du Vilain petit Canard. Sans doute, la connaissez-vous, amis lecteurs ? C’est un conte aussi magnifique que La Petite Fille aux Allumettes, Les Habits neufs de l’Empereur, La Petite Princesse endormie, Le Rossignol et l’Empereur, La Petite Sirène, Le Petit  Elfe, La Reine des neiges, Les Cygnes sauvages, ou tant d’autres qui ont été écrits par l’incomparable Hans Christian Andersen.

Une vie extraordinaire
2 avril 1805 : c’est un grand évènement chez els Andersen : le petit Hans Christian vient de naître. Sa famille est l’une des plus pauvres d’Odense, petite ville du Danemark. Le père de Christian a réussi à rassembler de droite et de gauche quelques meubles pour l’unique pièce qu’il habite depuis un an qu’il est marié ; il fabrique lui-même son lit dans les morceaux d’un catafalque acheté pour quelques sous dans une vente aux enchères. Il est savetier de son métier ; c’est un homme bizarre ; il se croit destiné  à la gloire, et au lieu de travailler, il lit ou passe son temps à rêvasser dans les bois. Comment la misère ne régnerait-elle pas avec un semblable chef de famille ? Un beau jour, il laisse là femme et enfant et s’enrôle dans les armées de Napoléon. De retour au bout d’un an, il tombe malade et peu après, meurt. Sa femme se remarie sans trop se soucier de son enfant.
Le petit Christian grandit ainsi, abandonné à lui-même.  Il va bientôt à l’école, juste assez longtemps pour y apprendre à lire. Il ne recherche guère la compagnie ; comme son père, son seul plaisir est de rêver les yeux ouverts. Il s’en va faire de longues promenades en forêt ou contemple la mer pendant des heures. Mais il faut qu’il trouve du travail. Il a déjà essayé plusieurs emplois, sans pouvoir se fixer : il ne peut se familiariser avec ses compagnons grossiers et il a un tel besoin de rêve !  Il écrit de petites saynètes et des contes.
Un jour, une troupe de comédiens vient  à passer par là : Andersen suit avidement leur spectacle et la compagnie n’a pas plutôt plié ses tentes, que le jeune garçon prend, lui aussi, le chemin de Copenhague.
Il a 14 ans, en poche, 15 thalers et au cœur beaucoup d’espoir.
A Copenhague, il frappe à nombre de portes ; il demande l’aide d’acteurs, d’imprésarios et de nobles personnages, mais tous le repoussent soit parce que ses talents d’acteur ou de chanteur (car il veut aussi chanter) sont maigres, soit parce que sa silhouette dégingandée n’est pas jugée propre à la scène. Faut étrange : cet homme si sensible, si bon, si généreux ne suscite jamais aucune sympathie. Ce fut d’ailleurs le grand malheur de sa vie : aucune femme ne voulut s’attacher à lui, il n’eut jamais de famille.
Enfin, un beau jour, il rencontre le ténor italien Giuseppe Siboni. Pris de pitié devant ce jeune homme pâle et désemparé, le chanteur décide de l’aider.

A l’âge adulte, il retourne en classe
Andersen fait alors la connaissance de Jonas Collin, éminent homme politique, qui lui fait faire des études aux frais de l’Etat. Pendant six ans, Christian retourne en classe. Tristes années : lui, déjà adulte et si grand, se retrouver au milieu de petits enfants ! Du moins peut-il, en faisant des études régulières approfondir sa langue. Il écrit pour la scène des comédies, des tragédies, des drames. Sensible comme il l’est, la moindre louange le transporte, les critiques sévères le découragent. Ses œuvres théâtrales ont peu de valeur, ce n’est pas sa voie, mais il s’entête à écrire pour la scène.
S’il se met à publier ses contes pour enfants, c’est uniquement par besoin. Ces récits obtiennent un vif succès, mais Andersen tient à écrire des œuvres qui, selon lui, sont plus importantes : des comédies et des romans.

Le triomphe et la gloire
Toutefois, vers 1840, la vie du poète n’est plus qu’un long voyage triomphal0 il se déplace de château en château, de ville en ville ; nobles et puissants l’invitent, au Danemark d’abord, puis à l’étranger, en France, en Espagne, en Italie. En chemin, il montre un entrain d’enfant ; il aime voir des choses nouvelles, éprouver des sensations neuves, vivre la beauté du monde. Bientôt son nom est connu dans l’Europe entière, non seulement par un roman, L’Improvisateur, mais surtout grâce à ses contres merveilleux au nombre de 156.
En 1867, vers Noël, Christian Andersen rentre dans son pays natal, qui lui fait un accueil enthousiaste. Parti pauvre et ignoré, mais avec dans le cœur un vif désir de gloire, il se retrouve « au pays » en triomphateur, comme dans ses œuvres.
Sa vie ne fut tout au long qu’un conte de fées ; une de ses autobiographies s’intitule d’ailleurs Le Conte de la vie.
Quelques années avant sa mort on le voyait tourner avec satisfaction autour du monument que ses concitoyens lui avaient élevé sur la place publique. Mais jamais il ne rechercha les richesses. Il s’éteignit à 70 ans, en août 1875, à Copenhague, dans la villa d’un riche négociant de ses amis.

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