Il n’existe qu’une seule espèce de chimpanzé, le Pan troglodyte. Il est plus petit que le gorille et son tronc est, en proportion, plus trapu. Voici comment R. Hartman le décrit : « Les mâles adultes peuvent atteindre, debout, une taille qui varie entre 1,30 m, mesure extrême pour les femelles et 1,60m pour les mâles. Le crâne du mâle ne présente pas la crête typique du gorille. On notera, à ce propos, que pour un poids de 100 kilo, la capacité crânienne de l’homme est, en moyenne, de 2380 cm3, celle du gibbon de 1580 cm3, celle du chimpanzé de 760cm3, celle de l’orang-outan de 640 cm3 et celle du gorille de 340 cm3. le squelette du tronc est dans son ensemble moins massif que celui du gorille. On peut dire que le squelette du chimpanzé est semblable, à quelques caractères distinctifs près, à celui de l’homme, en particulier en ce qui concerne la structure du bassin. Leur parenté s’affirme encore par des réaction sanguine analogues, une possibilité de greffe testiculaire et des circonvolutions du cerveau très voisines. On a même trouvé, dans celui du chimpanzé, une ébauche de la circonvolution de Broca, siège de la parole chez l’homme.
La physionomie du chimpanzé est plus avenante que celle du gorille. Ses grands yeux à l’iris brun clair ont un regard limpide et expressif. Le nez aplati, traversé d’un sillon longitudinal, possède une cloison mince et des narines peu développées. Les lèvres que l’animal peut allonger à la façon d’une trompe sont très mobiles. L’oreille est plus grande que celle du gorille et ressemble moins à celle de l’homme.
Les mâles adultes ont les épaules larges,le tronc massif, en forme de tonneau. Le thorax, bien musclé, s’en détache à peine. Les bras très longs, descendent au-dessous des genoux et son moins musclés que ceux du gorille. Les doigts, gros, robustes et rugueux sont très longs et unis par une membrane jusqu’à la moitié de la première phalange. Le pouce est court et mince ; le médius est le doigt le plus long et gros, nettement détaché des autres doigts. La plante du pied, plate et rugueuse, a une forme allongée. Le talon est peu développé et les ongles, de couleur brun sombre ou même noire, sont arrondis et bombés.
Le chimpanzé a le corps recouvert d’un poil doux, non laineux, d’habitude noir avec, parfois, des reflets brunâtres. Il marche sur ses quatre membres et replie les doigts dans le creux de sa main dont le dos est, par conséquent, couvert de callosités ambulatoires. Il utilise, par contre, aussi bien les doigts de ses pieds repliés qu’étendus. Le chimpanzé ne réussit pas à conserver longtemps la position verticale. Il a tendance à s’appuyer au sol avec les mains.
Aujourd’hui cette espèce habite les grandes forêts équatoriales de l’Afrique centrale et occidentale.
Voici ce que Savage nous raconte sur les habitudes de ce singe anthropomorphe : « On ne peut pas dire que ces animaux vivent en société. On en rencontre rarement plus de cinq ensemble et, en tout cas, jamais plus de dix. Je sais cependant, par expérience, qu’ils se réunissent en bandes plus nombreuses, quand ils ont envie de jouer. Ils construisent leur nid sur les arbres à une faible hauteur, avec du feuillage et des petites branches entrecroisées sur une branche robuste et fourchue. Ces nids peuvent être placés à huit, dix, et même douze mètres. J’en ai même vu à plus de treize mètres du sol
Les chimpanzés n’ont pas de demeure attitrée. Ils changent de résidence suivant les circonstances, en général pour chercher leur nourriture. Nous les aperçûmes plus fréquemment dans les zones montagneuses, ce qui s’explique sans doute par le fait que les plaines cultivées par les indigènes, sont moins boisées et manquent d’arbres pour la construction des nids. D’habitude, il n’y a qu’un nid par arbre. Tout au plus deux, placés, dans ce cas,à une bonne distance l’un de l’autre. Une seule fois j’en vis cinq sur le même arbre. »
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