Situé 2bis rue du Conservatoire, il se trouve à l’emplacement de l’ancien hôtel des Menus-Plaisirs construit au XVIIIe siècle: une salle de spectacle y servait alors pour les répétitions des Opéras et Ballets destinés à la Cour.
Le 3 janvier 1784, un arrêté du Conseil d ‘Etat du roi crée l’Ecole royale de chant et de déclamation.
1786 : une classe d’art dramatique ouvre au sein de l’Ecole royale afin de former les futurs comédiens de la Comédie-Française.
1789 : le 10 avril les « cahiers de doléances, remontrances et instructions de l’Assemblée de tous les ordinaires des théâtres royaux de Paris » demande la fermeture de l’Ecole dont on critique le train de vie dispendieux.
1er janvier 1790 : Louis XVI ordonne sa fermeture.
La Révolution transforme les lieux en Institut national de Musique, qui prend ensuite le nom de Conservatoire.
1801 : la première pierre de la bibliothèque est posée par Chaptal, ministre de l’intérieur.
1806 : le 3 mars, un décret de Napoléon crée, au sein du Conservatoire de musique, une Ecole de Déclamation, destinée à former les comédiens pour la tragédie et la comédie.
1808 : le 14 octobre : un règlement prévoit que le directeur de l’Ecole de déclamation est nommé par l’Empereur sur proposition du ministre de l’Intérieur. Un concours d’admission et un concours de sortie sont également prévus.
1811 : Sous Napoléon 1er, une salle de théâtre destinée aux exercices lyriques et dramatiques est réalisée par François-Jospeh Delanoy et est adjointe au Conservatoire.
Classée Monument Historique, c’est un des rares exemples de décoration Empire pour une salle de spectacle. Cette salle jouit d’une acoustique exceptionnelle. Elle doit son décor pompéien à deux peintres, Alexis-Jospeh Mazerolles et Charles Chauvin qui la parsemèrent de guirlandes, feuillages et lyre en 1828. Sous le balcon, des médaillons d’auteurs lyriques entourent la figure d’Eschyle tandis qu’au deuxième balcon, des médaillons de musiciens encadrent l’image d’Orphée. Précédée d’un vestibule et d’un grand escalier d’honneur, la salle a conservé ses volumes et sa disposition en hémicycle. C’est Talma acteur préféré de Napoléon 1er, qui prit la direction du Conservatoire à sa création.
Aujourd’hui, l’ensemble est devenu le Conservatoire national d’Art dramatique. On peut y assister plusieurs fois par an gratuitement à des présentations de spectacles montés par des étudiants.
Avant la rénovation de 1986 : il s’agit de l’une des premières salles de concert de l’histoire. Son acoustique comme dit plus haut est incomparable et elle devient rapidement le rendez-vous des mélomanes de toute l’Europe. Les symphonies de Beethoven y sont jouées pour la première fois en Frances et de nombreuses œuvres de Berlioz y sont crées
Au cours de son séjour parisien, Wagner est invité à ses répétitions par le chef et fondateur de la Société des Concerts du Conservatoire. Il date l’évènement du novembre 1839.
Le concert où Habeneck joue la 9e de Beethoven est attesté en mars 1840
1812 : même si les professeurs de l’Ecole sont déjà issus de la Comédie Française, le décret de Moscou du 15 octobre rattache organiquement l’enseignement de l’Ecole de déclamation à la Comédie-Française
1815 : sous la Restauration, le Conservatoire est supprimé pour redevenir Ecole royale ; il compte plusieurs classes de déclamation qui deviennent en 1824, « Ecole de déclamation spéciale ». Cette école est rattachée au Théâtre-Français de 1828 à 1850
1831 : Louis-Philippe décide d’appeler l’Ecole « Conservatoire royal de musique » et supprime les classes de déclamation
1936 : Adolphe Thiers, ministre de l’Intérieur, crée le Conservatoire de musique et de déclamation qui compte deux classes d’art dramatique.
1905 : le décret du 8 octobre crée le Conservatoire national de Musique et de déclamation et le destine à l’enseignement gratuit de la musique vocale et instrumentale et à la déclamation dramatique et lyrique.
1905-1920 : Gabriel Fauré, directeur du Conservatoire national de musique et de déclamation
1907 : cours de Sarah Bernhardt : un vent de réforme souffle sur le Conservatoire. Alors que les professeurs étaient habituellement des sociétaires de la Comédie Française, on fait appel à Sarah Bernhardt qui a quitté depuis longtemps la maison de Molière pour devenir une vedette du théâtre privé.
A cet époque, l’enseignement est individuel .sur une gravure, on voit Sarah Bernhardt s’adresser à une élève comédienne. On devine, caché dans la pénombre un jeune homme qui tient son texte en main. Il ne l’a pas appris et donne la réplique en lisant. La comédienne qui passe sa scène n’a pas travaillé avec lui. Elle a appris son rôle et le joue seule. A cette époque, chaque comédien travaille son emploi et la classe de déclamation forme, comme en musique, des solistes. L’acteur est alors seul responsable de l’interprétation de la pièce, c’est lui que l’on vient admirer.
1911 : le Conservatoire national de musique et de déclamation déménage rue de Madrid, à Paris. Les anciens locaux, rue du Conservatoire, sont abandonnés à l’administration des postes qui démolit une grande partie des salles de cours et ne conserve que le théâtre, la bibliothèque et quelques pièces.
1921 : le théâtre du Conservatoire est classé monument historique par décret du 16 mars.
La classe d’ensemble est créée en 1921 et prépare les élèves à des pièces et non plus uniquement à des scènes. La classe d’ensemble est un premier pas vers un enseignement collectif qui complète un enseignement traditionnellement individuel.
1934 : Louis Jouvet est engagé comme professeur en 1934. Homme de théâtre célèbre, mais recalé au concours d’entrée en 1908, il n’est pas sociétaire de la Comédie-Française, dirige un théâtre privé et s’intéresse au théâtre contemporain. Son arrivée au Conservatoire est une brèche dans l’institution.
Le décret du 6 décembre change l’appellation du Conservatoire national de musique et de déclamation : il devient Conservatoire national de musique et d’art dramatique.
1935 : le Conservatoire national de musique et d’art dramatique est classé établissement d’enseignement supérieur des Beaux-Arts par décret.
1946 : la loi n° 46-2154 du 17 octobre crée deux écoles distinctes qui succèdent au Conservatoire national de musique et de déclamation : le Conservatoire national de musique et le Conservatoire national d’art dramatique. Ce dernier est de nouveau installé dans ce qu’il reste des locaux de la rue du Conservatoire.
Le décret n° 2790 du 27 novembre portant règlement organique du Conservatoire national d’art dramatique l’établit comme établissement d’enseignement supérieur consacré à l’enseignement de l’art dramatique sous toutes ses formes.
1946 -1955 : directeur : Paul Abram
1955 -1967 : directeur : Roger Ferdinand
1968 -1974 : directeur : Pierre-Aimé Touchard
1974 -1983 : directeur : Jacques Rosner
1983 -1992 : directeur : Jean-Pierre Miquel
1993 -2001 : directeur : Marcel Bozonnet
2001- 2007 : directeur : Claude Stratz
2007 -....... : directeur : Daniel Mesguich
1970 : Antoine Vitez est engagé comme professeur. Le conservatoire étant une école d’acteurs on faisait alors logiquement appel à des comédiens pour enseigner. Antoine Vitez est avant tout un metteur en scène. A cette époque, la mise en scène est caractérisée par une relecture du répertoire classique. Le travail de Vitez est alors très contesté par une fraction « classique » de la critique. Faire appel à lui est une mutation pour l’enseignement.
1971 : le décret n° 71-328 du 29 avril du Premier ministre et du ministre des Affaires culturelles crée et porte règlement organique du Conservatoire national supérieur d’art dramatique.
Ce décret, toujours en vigueur est actuellement en cours de refonte.
Après quelques aménagement techniques qui ont préservé son architecture d’origine, l’ancienne bibliothèque, appelée aujourd’hui salle Louis Jouvet, devient une salle polyvalente destinée à l’enseignement et à la présentation de spectacles d’élèves.
1974 : le renouvellement de l’enseignement de l’interprétation, amorcé lors de l’engagement d’Antoine Vitez et de Pierre Debauche, se poursuit. Le concours de sortie, pour lequel les élèves préparaient individuellement des scènes, est supprimé et les Journées de Juin qui présentent publiquement le travail collectif des classes d’interprétation sont créées.
Cette réforme fait scandale, elle entraîne une scission dans l’école et la coexistence de l’enseignement traditionnel, qui continue à préparer le concours de sortie et de l’enseignement moderne, qui prépare aux Journées de juin. Deux concours d’entrée sont instaurés et les candidats doivent préciser dans quelle formation ils souhaitent s’inscrire. Toutefois, les rangs des élèves en formation traditionnelle s’éclaircissent peu à peu et l’enseignement est réunifié en 1982, date du dernier concours de sortie.
1977 à 1988 : Michel Bouquet est professeur
1985 : le bâtiment, quasiment inchangé depuis sa construction, fait l’objet d’importantes rénovations. La scène du théâtre est alors entièrement modifiée, des fondations à la toiture, des matériaux contemporains remplacent le bois. Le décor devient démontable et le proscenium est supprimé.
1991 : le décret n° 91-729 du 23 juillet inscrit le Conservatoire national supérieur d’art dramatique sur la liste des établissements publics de la musique, de la danse et de l’art dramatique dont la responsabilité et la charge incombent entièrement à l’état.
Sources : diverses, dont le site du Conservatoire pour la plus grosse part
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